Association Arts et Loisirs en Haute-Amance

1, place Virey  52600 Hortes

Saint-Dizier, Haute-Marne, Grand Est,

 grand orgue de l'église Notre Dame

Description orgue Cavaillé-Coll église Notre Dame de Saint-Dizier  36 jeux, 45 rangs.

Organistes titulaires : Thierry Colas et Bernadette Brisot

G.O.

Montre 8', Prestant 4', Doublette 2', Viole de Gambe 8', Bourdon 16', Bourdon 8',

Flûte harmonique 8', Octave 4', Quinte 2’2/3, Cornet V rangs, Plein jeu III-VI rangs,

Bombarde 16', Trompette 8', Clairon 4'.

POS. (expressif)

Bourdon 8', Prestant 4', Doublette 2', Salicional 8', Unda Maris 8’, Flûte 4’,

Clarinette 8', Basson 8'.

REC. (expressif et trémolo)

Flûte traversière 8', Gambe 8, Flûte octaviante 4', Octavin 2', Voix humaine 8',

Voix céleste 8', Trompette 8', Basson-hautbois 8'.

PED.

Contrebasse 16', Basse 8', Flûte 4', Bombarde 16', Trompette 8', Clairon 4'.

Tirasse GO, POS.

Accouplement : POS/GO, RES/GO.

Barker GO.

Octave grave GO.

Appel anches GO, POS, REC, PED.

Pédale Orage

Thierry Colas

      Thierry Colas est né à Vitry-le-François en 1957.

      Il suit ses études musicales au Conservatoire National de Région de Reims où il travaille l'orgue avec Olivier Latry (organiste titulaire du grand orgue de Notre Dame de Paris et professeur d'orgue au CNSM de Paris) et obtient une médaille d'or et sa licence de perfectionnement pour l'orgue. Il suit également des cours d'écriture avec Olivier Trachier (professeur de contrepoint ancien au CNSM de Paris) et obtient une médaille d'or en harmonie,une en contrepoint et une en fugue. Thierry Colas est actuellement professeur d'orgue et de piano au CIM, école de musique agréée de la ville de Bar-le-Duc (Meuse) et il est titulaire du grand orgue Cavaillé Coll de l'église Notre Dame de Saint Dizier (Haute-Marne). Il est un ardent défenseur de notre beau patrimoine organistique régional et participe activement à la mettre en valeur en organisant des concerts et des visites d'instruments. Son investissement le conduit à prendre la présidence de l'association départementale des « Amis des orgues de la Haute-Marne.

      Il se produit régulièrement dans la région en tant que soliste mais a aussi l'occasion de se produire en formation de duo avec Serge Pierson (cor, cor des Alpes) ou avec Valery Vine (cornet à bouquin) ou encore avec Laurent Cavelier (violon).

      Il a participé en 2006 aux auditions d'orgue dans le cadre des heures d'orgue de Saint Gervais à Paris. Il s'est produit en soliste le 20 août 2006 à la cathédrale de Langres où il a notamment joué une pièce de sa composition, Couleurs, deux mouvements pour orgue.

Historique de l'orgue de Saint Dizier(Haute-Marne)

      Dans la nuit du 19 au 20 août 1775, la ville de Saint-Dizier était dévastée par un grave incendie qui privait la plupart des Bragards de leur domicile et de leur église gothique construite en 1202. Ce très bel édifice contenait un orgue estimé à 10 000 livres, mais il ne nous en reste aucune trace précise. La reconstruction de l'église s'acheva en 1790 et le culte y fut à nouveau célébré dès le 30 novembre. La municipalité ne put donner suite aux devis demandés au facteur d'orgues Jean Richard pour le remplacement de l'ancien orgue. Finalement, grâce à la ténacité des fidèles, la municipalité profita de la tourmente révolutionnaire pour acheter l'orgue de l'abbaye voisine de Jovilliers. L'instrument jugé trop petit, fut revendu plus tard à la Fabrique d'Eclaron permettant à la commune de réaliser un bénéfice de 315 livres. Entre temps, les Bragards apprirent qu'un orgue plus important était à vendre  à l'abbaye de Larrivour dans l'Aube. La municipalité y envoya 3 commissaires qui achetèrent pour 3200 livres l'instrument, la tribune et l'escalier. J.Richard fut chargé du démontage et remontage alors que le cultivateur Pierre Hudry de St-Dizier s'occupa du transport de l'instrument pour lequel il dut faire 7 voyages. C'est finalement le 5 juin 1792 que l'orgue reçu officiellement. En 1859, le curé de la paroisse obtint de la municipalité le financement des travaux d'élévation des voûtes de la nef. Il fallut donc démonter l'orgue et on envisagea l'amélioration de sa partie instrumentale. La Fabrique s'adressa au célèbre facteur d'orgues parisien Aristide Cavaillé-Coll. Celui-ci réutilisa le buffet et une partie de la tuyauterie ancienne pour réaliser un orgue d'une conception nouvelle, en rapport avec les goûts du jour et ses propres inventions. Le 23 octobre 1862, Camille Saint-Saëns inaugura le nouvel orgue de l'église Notre-Dame. En 1869, A.Cavaillé-Coll modifia légèrement la composition du clavier de Positif et, pour la première fois, rendit ce plan sonore expressif. En 1886, il effectua un relevage complet de l'instrument, répara la soufflerie, changea la machine Barker et réharmonisa les jeux d'anches. Depuis, l'instrument n'a subi qu'une intervention un peu regrettable en 1935 par L.Georgel qui, à la demande de l'organiste modifia surtout la composition et l'harmonie du Positif et baissa le ton de l'ensemble de l'orgue. Le 25 février 1974, la partie instrumentale fut classée Monument Historique et le 14 mai 1975, le buffet fut lui aussi protégé.

Ce historique est inspiré par l'inventaire des orgues de Haute-Marne de François Otto.

Sa restauration

De 1886 à 1988, l'orgue de St-Dizier n'a subit que l'électrification de son alimentation(à une date inconnue) et les transformations de L.Georgel en 1935, n'affectant que la tuyauterie. Pendant plus d'un siècle, les mécanismes se sont usés, empoussiérés, grippés, vermoulus.... rendant l'instrument de moins en moins fiable.

      Sa restauration s'imposait donc pour lui rendre son authenticité. Les travaux de restauration commencés en septembre 1988 ont duré le délais prévu pour être achevés le 15 mai 1990. Ils ont nécessité le démontage complet de la partie instrumentale. Seuls le buffet, la charpente, la console et les deux grands réservoirs sont resté dans l'église. Tous les éléments mécaniques ont été soigneusement nettoyés, réglés et remplacés si nécessaire, en respectant scrupuleusement les habitudes et techniques de Cavaillé-Coll. Tous les porte-vent ont du être remplacés car ils étaient extrêmement piqués. Il est bien évident que les sections et les tracés d'origine ont été conservés. Les 2052 tuyaux ayant souffert des ravages du temps et des hommes, nous ont demandé beaucoup de soins attentifs lors de leur restauration et de leur harmonisation sur place. En effet, pour respecter le plus possible l'orgue de Cavaillé-Coll, nous avons effectué tout le travail d'égalisation sonore directement dans l'église. La ville de St-Dizier possède un remarquable instrument riche de l'expérience de son constructeur et des restes de tuyauterie plus ancienne, peu transformée par Cavaillé-Coll. Il est toutefois permis de regretter le peu de moyens dont disposa ce facteur pour construire son orgue. Il dut parfois employer des matériaux de qualité médiocre (bois pour tuyaux et vergettes notamment), et, s'il appliqua ici son principe de pressions différentes pour les basses et les aigus, il le fit en séparent les 2 étages d'une soufflerie alimentaire et en multipliant les porte-vent au lieu de rajouter des régulateurs. La valeur de cet instrument tient à son histoire et à son géniale facteur ; nous nous sommes efforcés de retrouver son authenticité et espérons qu'il est impossible de reconnaître notre passage ni à l'audition de ses 36 jeux, ni à l'examen de ses composants. Le décor du buffet nous est superbement restitué grâce au travail et au sens artistique de Monsieur G.Grenier, décorateur à Troyes. Ont participé aux quelques 6000 heures de travail que représente cette restauration ; Olivier Chevron, Jean-Baptiste Gaupillat, Daniel et Jean-Claude Brion, Sébastien Cosson et Jean-Louis Pfeiffer.

      D'après un document de Laurent Plet, Facteur d'orgue de cette restauration et des documents de Thierry Colas, de François Otto, merci à tous.